acupuncture en Suisse
L'acupuncture en Suisse
Dès 1929, le principal promoteur de l’acupuncture chinoise en Europe est le diplomate et sinologue français, Georges Soulié de Morant (1878-1955).
En 1972, le séjour en Chine du président américain, Richard Nixon (1969-1974) impressionné par l’anesthésie sous acupuncture, a été le catalyseur de l’accélération de l’installation de l’acupuncture en Occident.
En 1979, l’OMS établit une liste de 43 maladies susceptibles d’être soignées par l’acupuncture.
Depuis 1984, l’assurance maladie de base prend en charge l’acupuncture lorsqu’elle est pratiquée par un médecin FMH titulaire d’une AFC (attestation de formation complémentaire) délivrée par l’ASA (association des médecins acupuncteurs suisses) pour un maximum de 36 séances par an (au-de-là, c’est l’assurance complémentaire).
En 1998, le Tribunal fédéral estime que la Constitution suisse interdit de réserver l’exercice de l’acupuncture, à titre indépendant, aux seuls titulaires d’un diplôme fédéral de médecine. Il reconnaît que toutes les professions sanitaires ne peuvent leur être réservées. Selon lui, les qualifications en acupuncture des acupuncteurs non médecins sont jugées au moins égales à celles des médecins formés à l’acupuncture.
La reconnaissance des médecines complémentaires, dont fait partie l’acupuncture, fait son chemin avec l’article 118a de la constitution fédérale qui donne pouvoir à chaque canton pour légiférer.
Progressivement, les acupuncteurs non médecins titulaires d’une formation en acupuncture d’un minimum de 3 ans (600 heures) sont reconnus par les différentes assurances complémentaires de manière individuelle, du fait de leur appartenance à une association professionnelle, puis ensuite par le biais de la fondation ASCA (fondation suisse pour les médecines complémentaires) et du registre RME (Registre de Médecine Empirique).
En 2003, suite à de nouvelles études, l’OMS porte de 43 à 107 le nombre de maladies pouvant être traitées par l’acupuncture.
Dès 2006, des cabinets privés avec des médecins chinois formés en Chine s’ouvrent dans les grandes villes de Suisse Romande. Ils ne sont pas FMH et donc pas reconnus par la LaMal.
Dans la foulée, de nombreux hôpitaux et cliniques privées se mettent à proposer des consultations d’acupuncture tenues essentiellement par des médecins reconnus.
En octobre 2008, les Suisses acceptent à une large majorité (67 % de oui) une initiative populaire pour la prise en compte des médecines complémentaires. La constitution fédérale est modifiée avec l’article 118a : « La Confédération et les cantons pourvoient, dans les limites de leurs compétences respectives, à la prise en compte complète des médecines complémentaires ». Cela donne le départ de la mise en place de nouvelles réglementations de la reconnaissance et de la pratique professionnelle de la MTC et de l’instauration d’un diplôme fédéral qui verra le jour en 2015.
En 2010, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) inscrit l’acupuncture et la moxibustion de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité : texte et vidéo de sa présentation.
En 2011, l’OMS met en place des réglementations, des directives techniques et des normes pour promouvoir l’usage sûr et efficace de la médecine chinoise dans tous les états.
Actuellement, en Suisse, la formation en acupuncture est uniquement assurée par des écoles privées qui forment sur 3 à 4 ans des thérapeutes issus d’une filière médicale, para-médicale ou non. Contrairement à la Chine, il n’y a pas d’enseignement universitaire et pas de recherche. Cependant, la majorité des écoles proposent à leurs étudiants des stages en Chine auprès d’universités de MTC (Pékin, Shanghai, Guilin, etc…).
Depuis 2015, dans le but d’uniformiser une reconnaissance des différentes formations destinées aux thérapeutes non médecins, l’OrTra MA (organisation du monde du travail de la médecine alternative suisse) a mis en place un examen professionnel supérieur (EPS) de « Naturopathe MTC ». Ce diplôme commence à être exigé par plusieurs assurances complémentaires pour reconnaître de nouveaux praticiens. Cette mise en place fait suite à la votation populaire du 17 mai 2009, « Pour la prise en compte des médecines complémentaires ».
Depuis 2017, la MTC dans son ensemble est inscrite définitivement dans la LaMal.
La pratique de l’acupuncture en Suisse se fait essentiellement en cabinet privé. Les traitements sont pris en charge par l’assurance de base si pratiqués par un médecin FMH (tarification « Tarmed ») et par l’assurance complémentaire si pratiqués par un praticien (médecin chinois non FMH ou thérapeute non médecin) reconnu par la fondation ASCA et le registre RME : la tarification est libre mais chaque assurance complémentaire reconnaît un plafond de prix de la séance et fixe soit un montant maximal annuel de participation (entre 2’000 et 5’000 CHF) soit une franchise.
Depuis le 1er janvier 2022, la MTC dans son ensemble, est reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)